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Alors qu'il contemplait l'image fracturée de la lune sur les remous de l'eau, le garçon déversa son cœur dans la source.
De ses mots, elle apprit beaucoup à son sujet.
Et de son silence, le garçon affermit son assurance.

La créature de la source comprit dans son ignorance que la beauté de ce monde résidait non seulement dans le clair de lune et les baies, mais aussi que les sombres nuages recouvrant le ciel n'étaient pas l'unique cause de regrets existant au monde.
Le garçon lui raconta la forêt, la ville et ses murs élevés, et partagea avec elle ses joies, ses peines et ses craintes.
Et, buvant ses paroles, la créature se découvrit une fascination nouvelle pour ce monde imparfait dans lequel elle était née.

Quand la frustration à l'égard de sa propre impuissance emplissait le garçon, elle essuyait ses larmes avec douceur. Et de ses larmes, elle comprit le monde qui existait en-dehors de sa source un peu mieux.
Elle purifia les larmes qui avaient coulé dans son bassin, les transformant en un nectar qui apporta de doux rêves au garçon. Celui-ci oublia la douleur qui l'habitait éveillé, et retrouva dans son sommeil sa nouvelle amie à sa source.

À chaque fois que cela se produisait, cette dernière souriait, endormie dans son bassin baignant dans le clair de lune.
La fraîche rosée nourrit les rêves du garçon, et les rêves du garçon vinrent nourrir l'âme de la créature solitaire.
Dans ces rêves, la créature lui conta les récits du lointain royaume Hydro, lui décrivit son pays à la couleur de saphir ; elle chanta les peines de l'exil, et soupira après la tristesse de la séparation. Et le garçon était alors celui qui écoutait, silencieux ; et il pleura pour ses peines, et se réjouit pour son bonheur.

Et c'est ainsi que la créature de l'eau apprit grâce aux souvenirs et aux rêves du garçon à parler.
Les deux devinrent des amis n'ayant aucun secret l'un pour l'autre.