« Je vais vous apprendre des tours de magie dont moi seul ai le secret. » Il ne parlait pas encore bien la langue ; mais pour que l'on soit amis, il y mit toute son énergie, enchaînant les mots avec difficulté. Il cueillit un pissenlit. « Pissenlit, dent-de-lion, vole vers une autre destination ! » murmura-t-il. Il souffla sur la fleur, jusqu'à ce que les pétales s'envolent tous les uns après les autres, puis, d'un air sérieux, il ajouta : « Comme ça, votre vœu sera emporté par le vent et atteindra Barbatos. » Une petite brise se leva alors, emportant avec elle nombre de pissenlits. « Regardez ! L'Archon Anémo a entendu mon souhait ! » fit-il d'un ton joyeux. « Qu'as-tu souhaité ? – J'ai souhaité devenir votre ami. » Le renardeau baissa soudain la tête. « Merci. Les renards ne sont pas faits comme les hommes ; vous avez travaillé dur pour lui apprendre la langue. » La renarde était arrivée d'on ne sait où. Ses yeux étaient aussi profonds qu'un lac ; à leur vue, le renardeau se carapata dans les pissenlits. « Quand il aura maîtrisé la langue... » pensai-je. « Quand il aura maîtrisé la langue... » fit tranquillement la renarde.