Une coupe raffinée, aux couleurs quelque peu délavées, Polie par le sable des profondeurs sous-marines. La coupe exquise glissa de la main du second, faisant naître de minuscules ondes à la surface de l'eau en s'y enfonçant. Que vit-elle, perdue au milieu des bancs de poissons, alors que s'estompait la lumière ? Et lui, que vit-il dans les ruelles silencieuses du port endormi, aux fenêtres barrées de fleurs de quelque rendez-vous galant ? S'enfonçant toujours plus profond, la coupe dorée pénétra dans les songes de la créature marine, et dans les rêves du second... « Cette marque humiliante est de ton fait, et un jour, tu paieras. » Le clair de lune illumina les yeux de saphir, et la cicatrice à l'aspect si particulier. Il la voyait dans ses souvenirs, toujours plus belle, plus froide – et plus fière. Mais il réalisa qu'il avait oublié quelles paroles il avait alors prononcées, et en conçut un amer désarroi. « Combien de fois ai-je oublié le passé... » « Ah ! À quoi bon ressasser les jours d'antan ? » « Toute mort est vaine, et aucun salut ne réside dans le passé. »